Formation aux futur·es enseignant·es

émouvoir

Le projet « Émouvoir » est un dispositif de médiation culturelle s’adressant aux futur·es enseignant·es. Ce projet propose une formation de 20 à 50 heures axée sur l’exploration artistique à travers le mouvement, la voix et le corps. Les participant·es ont également l’occasion d’assister à deux pièces de théâtre et de rencontrer les comédien·nes après leurs représentations.

Bien que le dispositif « Émouvoir » implique six hautes écoles, l’analyse se concentre sur l’expérience de l’EPHEC. Un aspect important de ce projet est son ambition : une soixantaine d’étudiant·es est mise au défi de monter une pièce de théâtre en seulement huit jours. Le thème choisi pour cette édition est celui de la famille, un sujet singulier et riche en émotions. Le projet implique une collaboration entre les enseignant·es des hautes écoles et les artistes.

A travers ce dispositif, La montagne magique vise à créer une expérience où les futur·es enseignant·es se découvrent comme des artistes en herbe, capables de défendre leur parole et de se dépasser.

Porteur·euse(s) du projet

La montagne magique

Thématique(s)

L’émotion, le mouvement et l’action / Le corps et la voix / La découverte de soi et du collectif / La famille

Type de dispositif

Formation

Le message

Le projet porte un message global à travers son nom, une expérience à vivre avec une perspective différente chaque année.

Analyse du dispositif

Objectifs

  • Le projet « Émouvoir » a pour objectif principal de proposer une expérience théâtrale complète, en tant que spectateur·ices et acteur·ices. Les étudiant·es assistent à des représentations théâtrales puis participent à la création d’un spectacle qu’iels présentent à leur école devant leurs camarades, les professeur·es et leurs familles.
    Il s’agit d’une initiation artistique où les participant·es explorent différents outils du théâtre pour leur développement personnel et professionnel (création des décors, des accessoires, des rythmes et de la musique). La formation développe également chez les étudiant·es une appropriation du propos qui deviennent auteur·ices de leur propre parole, en s’éloignant d’une simple interprétation de textes.
  • Le nom « Emouvoir » évoque l’idée de vivre des émotions (s’émouvoir) et de se mettre en mouvement (se mouvoir). Le projet vise à faire vivre des expériences émotionnelles fortes aux participant·es pour les comprendre et à les exprimer en utilisant leur corps. L’objectif est aussi de déplacer les participant·es hors de leur zone de confort, d’expérimenter des aspects d’elleux-mêmes qu’iels ne connaissaient pas.
  • Les étudiant·es sont invité·es à découvrir des spectacles et à rencontrer les comédien·nes après les représentations pour échanger sur les émotions vécues.
  • Le projet vise à développer les compétences pédagogiques des futur·es enseignant·es pour qu’iels puissent accompagner leurs élèves à des spectacles et proposer des prolongements en classe.
  • “Emouvoir” met l’accent sur le caractère collectif des arts vivants. Il s’agit de montrer que c’est grâce aux autres et avec les autres que l’on peut aller plus loin dans la découverte de soi et du monde. Cali, la directrice de La montagne magique, insiste sur l’importance de développer la curiosité, qu’elle relie à la notion de soin (cura en latin). Être curieux, c’est prendre soin de l’autre et de ce qui est autre. La formation est aussi un bon outil pour les étudiant·es, afin qu’iels comprennent ce que signifie réellement « faire famille » aujourd’hui.

Public(s) cible(s)

  • Le public cible principal du projet « Émouvoir » est constitué des étudiant·es de hautes écoles bruxelloises (EPHEC éducation, HE2B, DaVinci,…) en formation pour devenir enseignant·es. Plus précisément, ce sont les futurs professeur·es, entre 19 et 50 ans, des niveaux préscolaire, maternel, primaire et secondaire (Aluci).
  • Ce sont les hautes écoles qui contactent La montagne magique pour mettre en place des projets. Certaines de ces écoles sont partenaires avec l’institution depuis plus de 30 ans. Par ailleurs, La montagne magique n’arrive pas à répondre à la demande du tout public de manière globale, que ça soit pour les représentations ou les activités. Ce sont donc les hautes écoles qui collaborent avec la montagne magique pour concevoir le projet “Émouvoir”, évoluant au fil des années. Au niveau de la rencontre avec son public, La montagne magique met l’accent sur la l’interaction et l’échange direct avec les étudiant·es pour s’assurer que les objectifs du projet sont compris et qu’iels se sentent impliqué·es.

Déploiement du dispositif

Le dispositif « Émouvoir » se déploie dans un contexte bruxellois en ciblant spécifiquement les hautes écoles de Bruxelles et leurs étudiant·es. Bien que les étudiant·es puissent provenir d’autres pays, l’ensemble du dispositif se déroule sur le territoire bruxellois.

Une grande partie du projet prend place à l’intérieur de La montagne magique qui est mis à la disposition des étudiant·es, des professeur·es et des artistes participant au projet. Cependant, les ateliers et les représentations des étudiant·es ont lieu dans leur école respective. Une trace du projet peut être trouvée sur les réseaux sociaux comme Instagram et Facebook, mais de manière limitée, avec un accent sur le respect du droit à l’image, de l’authenticité et de l’intimité de l’expérience vécue spontanément. Ainsi, La montagne magique ne cherche pas à utiliser les réseaux sociaux comme outil de publicité pour attirer un public plus large.

Institution

La montagne magique est d’abord une maison bourgeoise construite en 1801, puis est devenue une banque coloniale 100 ans plus tard. Ce n’est qu’en 1972 que le lieu est devenu le théâtre des jeunes de la ville de Bruxelles pendant 20 ans. En 1995, un couple a fondé le théâtre La montagne magique, du nom du roman de Thomas Mann.

L’institution se considère comme une maison, où on ne sait jamais ce qui va se passer, un lieu à la fois escarpé et rassurant. C’est un lieu dédié aux arts vivants, comme le théâtre, la danse, la musique, la marionnette, le conte, le texte, l’ombre et le mouvement.

Le lieu propose des spectacles et des ateliers. Des compagnies peuvent venir en résidence pour faire de la recherche ou créer de nouveaux spectacles. La montagne magique utilise un langage poétique et non administratif. C’est un lieu de l’imaginaire, considéré comme le premier langage des enfants. Les mots clés pour décrire La montagne magique sont : curiosité, invitation à l’égarement, au corps-à-corps, au rire libérateur et contagieux, la joie, la gaîté, l’étonnement et des adultes qui jouent.

La montagne magique se situe dans le paysage culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles comme une institution spécialisée dans le théâtre jeune public. Elle est ancrée dans le décret des arts de la scène, et active dans la médiation culturelle. En effet, son rôle dépasse la simple diffusion de spectacles puisqu’il s’inscrit dans une mission d’éducation et de développement du public. Au niveau administratif, La montagne magique est prise en charge par le service général de la Création artistique.

Financements

Le bâtiment de La montagne magique appartient à la Ville de Bruxelles. C’est la seule institution en Belgique francophone qui a un outil technique à disposition et de grands espaces dédiés à la création et à la diffusion de spectacles jeunes publics. Bien que principalement axée sur les jeunes, La montagne magique est également un lieu de rencontre pour les artistes, adultes, les familles, les enseignant·es, …

De plus, c’est une institution reconnue au niveau international, avec des programmateur·ices qui viennent des cinq continents lors de festivals.
Initialement, La montagne magique a été fondée et financée entièrement pendant 20 ans par la Ville de Bruxelles. Depuis 10 ans, elle reçoit également des fonds dans le cadre d’un contrat programme avec la Fédération Wallonie-Bruxelles culture. Depuis 1 an, l’institution bénéficie aussi d’une convention avec la Cocof. La montagne magique répond également à des appels à projets qui peuvent provenir de la FWB, de la Cocof, ou d’autres organismes.

Pour Emouvoir

  • La Cocof qui est l’organe de subvention du dispositif “Émouvoir” dans le cadre d’une convention avec La montagne magique.
  • La haute école concernée, dans notre cas, l’EPHEC éducation qui contribue financièrement à hauteur de 2000 euros, soit 25 euros par étudiant·e.
  • La montagne magique porte également une partie importante du financement du projet, à hauteur de 6000 euros, soit trois quarts du coût total.

 

Acteur·ices du projet

  • Les 6 hautes écoles partenaires, incluant l’EPHEC éducation, HE2B, Francisco Ferrer et DaVinci, qui collaborent avec la montagne magique pour ce dispositif.
  • Les enseignant·es des hautes écoles qui participent à la définition du projet et qui collaborent avec les artistes. Il s’agit plus précisément des professeur·es de français, d’arts plastiques et de musique.
  • Les étudiant·es des hautes écoles, futur·es enseignant·es des niveaux préscolaire, maternel, primaire et secondaire (Aluci), qui participent à des ateliers de pratique artistique et assistent à des spectacles.
  • Les artistes et les comédien·nes qui animent les ateliers de pratique artistique et qui présentent les spectacles. Iels sont choisi·es en fonction des objectifs et des besoins des enseignant·es et des étudiant·es.
  • La montagne magique qui assure la médiation de l’ensemble du projet. Elle s’occupe de la logistique, de l’engagement des artistes et de l’achat des spectacles.

 

 

Profils professionnels mobilisés

Le projet « Émouvoir » a nécessité la mobilisation de plusieurs types de professionnel·les, tant dans le domaine artistique que dans celui de la médiation et de l’éducation :

  • Les artistes : iels sont engagé·es pour animer les ateliers de pratique artistique. Dans le cas de l’EPHEC, il s’agissait de Christian Dalimier et Valérie Benjilali. Ces artistes sont des professionnel·les qui apportent leur expertise dans les domaines du mouvement, de la voix et du corps. Iels sont responsables de la direction et de la mise en scène des étudiants lors de la création de leur spectacle.
  • Les comédien·nes : iels sont sélectionné·es pour les spectacles auxquels assistent les étudiant·es.
  • Les enseignant·es des hautes écoles : les professeur·es de français, d’arts plastiques et de musique de l’EPHEC sont impliqué·es dans le projet. Iels collaborent avec les artistes pour accompagner les étudiant·es dans la création de leur spectacle. Dans notre suivi, nous avons pu prendre contact avec une de ces professeur·es, Anne-Sophie.
  • Le personnel de La montagne magique :
    • Les médiateur·ices culturel·les : iels font le lien entre les artistes et le monde pédagogique. Iels s’assurent que les objectifs de chacun·e se rencontrent et que le projet se déroule dans de bonnes conditions.
    • La directrice : il s’agit de Cali, elle rencontre les étudiant·es au début de la formation, participe aux évaluations et assure le suivi du projet. Elle joue un rôle de coordination et s’assure que les missions et engagements du projet sont respectés. C’est également elle qui choisit les pièces de théâtre auxquelles les étudiant·es vont assister.
    • Les autres professionnel·les : pour les deux pièces de théâtre, l’équipe comprenait également des technicien·nes lumière, des régisseur·euses son et vidéo, ainsi que des technicien·nes de scène.

 dispositif en images

Janvier 25

Master 1

Leelou Siebenaler & Léa Tampaxis

Connaissance du secteur culturel et de ses publics